dimanche 9 septembre 2018

LA RENTREE DES CLASSES : POUR QUOI FAIRE?

Après treize ans de bons (?) et loyaux (??) services en tant que TZR dans l'académie de Nice, à boucher les trous et intervenir là où souvent d'autres avaient jeté l'éponge, me voici donc enfin sur un poste fixe et définitif. Je suis à Menton.... et à Beausoleil.

Un complément de service inattendu, non signalé, un coup de poignard dans le contrat de confiance, et dans le dos. Une saloperie, si vous préférez.

Le Rectorat, et l'éducation Nationale, dans ce qu'ils savent faire de mieux, c'est à dire le pire. Un complément de service non désiré alors qu'à Menton je dois assurer des cours devant 32, 29 ou 28 collégiens, selon les classes... Les langues vivantes, une priorité, pour sûr...

Pour ma part, la page est tournée. Je suis en poste, car il faut bien vivre, messieurs dames. J'ai un salaire à percevoir le 27 de chaque mois, et même s'il n'est pas formidable, cela me permet de vivre sans me soucier du loyer et des factures (tant bien entendu, que je ne suis pas malade trop souvent, car le jour de carence censé nous "responsabiliser" nous met surtout dans la merde, nous qui aurions l'audace de tomber malade!)

Mais à la première opportunité, quelle qu'elle puisse être, ou devant un plan de départ volontaire sérieux, je démissionnerai de suite. Je ne souhaite pas poursuivre ce que je fais dans ces conditions. Je n'y crois plus, ne cautionne plus la manière dont on me demande de faire les choses. Le type qui doit se lever et aller assurer les cours à Menton, et Beausoleil, ce n'est pas moi. Plus moi. Je n'y suis pas, n'y suis plus. Je me regarde dans la glace avant de partir et j'en ai envie de vomir. Pas seulement pour la tête que j'y vois, mais pour ce qu'on me demande donc de faire.

Comme il se trouve que je sais tout de même faire ce job, que je n'ai jamais rencontré de problème de discipline ou relationnel majeur avec mon public, et que cette année encore l'illusion est (presque) parfaite, je serre les dents. Pour combien de temps? Une semaine, un mois, six mois, un an....
Je sais que tôt ou tard je vais prendre mon sac, mes affaires, et je vais me tirer. C'est inéluctable. 
Pour le moment je suis comme un ours devant son miel, je me gave (!) avec ces 2060 euros de fin de mois qui m'incitent à résister.
Je suis comme tout le monde, piégé dans un système organisé autour d'une sacro sainte trinité production/consommation/ponction (fiscale) et je n'ai pas encore trouvé la porte de sortie qui me conviendrait.
Je pense que j'aurais plus de respect pour moi même si j'allais me prostituer sur les grands boulevards... Mais selon toute vraisemblance, j'aurais trop peu de clientes pour vivre.