Après avoir dressé la Police contre le peuple, ce gouvernement emploie aujourd'hui ses forces de l'ordre pour verbaliser à tours de bras. 135 euros, à la discrétion des agents, qui sont donc les seuls à juger de la pertinence de votre sortie. L'appréciation de ce qui relève du bien de consommation essentiel est à leur discrétion. On vous verbalise pour un pain au chocolat ou une bouteille de vin, alors que les boulangeries et les cavistes sont ouverts. On vous propose un service, même en temps de crise, puis on vous sanctionne, si cela vous tente de vous y rendre. On vous confine, vous culpabilise si vous souhaitez échapper à la promiscuité de votre logement quelques minutes, mais on incite des travailleurs à jouer avec leur santé en s'improvisant hommes du terroir, pour rejouer une bien sinistre bataille du blé, dans des campagnes qu'on a abandonné à leur sort depuis longtemps.
Je rêve d'une Police qui jette le masque, l'insigne, elle qui est en fin de compte tout autant méprisée, obligée depuis des jours de travailler dans des conditions indignes de la situation qu'elle doit gérer. D'une Police qui coupe le cordon ombilical avec ces dingues et ces apprentis sorciers qui pilotent le navire droit sur les récifs, et renoue avec la société, le peuple, plutôt que de le réprimer sans discernement.
Car c'est de discernement, et d'anticipation, dont nous avons besoin, pas de ces nuisibles qui s'accrochent aux commandes. La circulation sur la voie publique, en respectant deux bons mètres de distance, n'aurait eu aucun impact, n'aurait représenté aucun danger, pour peu qu'on aie pu dépister et isoler aussi vite tous les malades et les cas suspects, délivré des masques en nombre à la population. Et d'ailleurs, pourquoi ce confinement carcéral quand une bonne partie du pays est encore au travail pour produire des biens de consommation ou des services dont nous n'éprouvons en réalité aucun besoin immédiat et urgent, si ce n'est au nom d'une logique économique perverse, la seule qui préoccupe ces pantins, celle qui nous a amenés dans le mur, ce mur dans lequel nous venons effroyablement de nous échouer. J'insiste sur l'adjectif "carcéral", car durant ce confinement, le gouvernement s'emploie en outre à faire exploser des décennies de luttes socales, de droits fondamentaux du travailleur, apportant de la sorte une touche finale à ce noir et funeste dessein, qui était clair aux yeux de ceux qui voulaient bien voir, depuis l'intronisation de Gringalet Premier à l'Elysée.
Notre pays connaît une déroute sanitaire, politique et morale sans précédent. Et on verbalise pour une bouffée d'air, après avoir organisé les élections les plus pathogènes et mortifères de l'histoire récente.