dimanche 23 août 2020

ERASURE : "THE NEON" VIENT DE SORTIR

Trois ans après World be gone, le monde reçoit donc le don d'un nouvel album studio d'Erasure. Une sortie paradoxale à l'heure où le covid rend l'humanité encore plus paranoïaque que d'habitude, et que l'horizon est couvert de lourds nuages annonciateurs d'un autre orage qui arrive... Erasure, c'est l'exact opposé de tout cela. C'est le réveil sur la terrasse par un grand soleil, par le plus beau des matins dans le meilleur des mondes. Andy Bell et Vince Clarke se sont déjà essayés à broyer du noir (et World Be Gone en porte encore les traces) mais leur terrain d'expression favori reste cet optimisme bigger than life, cette faculté de produire encore et encore des albums de pop sucrée qui sentent bon les années 80 et gardent encore assez de saveur pour qu'on les déguste sans craindre la crise de foie. Ici, le miracle d'anachronisme fonctionne. Le temps de trois quarts d'heure on a envie d'y croire, et puis c'est tout. Les singles font mouche, Vince a bien (comme promis) ressorti ses synthés analogiques d'autrefois, pour quelques lignes mélodiques, quelques gimmicks sonores, qui sont des plus réjouissants. On regrettera juste qu'Andy se soit contenté du service minium pour les lyrics, rivalisant d'ingéniosité avec Chris Martin ou Celine Dion. Parfois on se dit que lorsqu'il mettra sa liste de courses hebdomadaires en chanson, il réussira encore à nous faire taper du pied, avec un sourire niais en coin. The Neon est assez inoffensif sur le fond, clairement pas de notre époque, ou alors d'avant garde sans que nous le comprenions, mais c'est un véritable album d'Erasure, avec quelques envolées de belle classe, et en 2020, on aura bien peu d'occasions d'autant se réjouir, alors ne faites pas la fine bouche.