dimanche 15 juillet 2018

LE BONHEUR ET LA COUPE DU MONDE

"C'est le bonheur partout en France..."
"La France avait besoin de ça..."

Alors, quelques remarques pour en finir.
Remporter une compétition footballistique, ce n'est pas le bonheur, c'est au mieux une grande satisfaction, une belle soirée entre amis avec de bonnes bouteilles à déboucher. 
Le bonheur c'est autre chose. C'est par exemple de se réveiller chaque matin dans un pays où vous avez la certitude qu'en y mettant aussi un peu du votre, chaque mois, chaque année qui passent, sont autant de pas en avant dans l'amélioration de votre cadre de vie, de vos espérances, les vôtres et celles de vos enfants, petits-enfants. C'est être membre d'une société, d'un peuple, où les valeurs d'humanisme, de respect, de solidarité, priment sur toutes les considérations économiques, égoïstes, d'exclusion.
Voilà ce que peut être, ce que serait le bonheur. La France de Macron (mais je vous le concède, cela n'a pas commencé avec Macron, mais bien bien avant...) ce n'est pas le bonheur. C'est un recul permanent, une lente humiliation des plus faibles, justifiée par le besoin des plus forts de manifester et renforcer cette puissance. C'est un pays qui est gouverné par ordonnances, par mensonges, qui lacère peu à peu toute idée de contrat social "à la française", sans pour autant que les foules s'insurgent, comme le voudrait la glorieuse histoire de la patrie.

Non, les français "avaient besoin de ça". Ils avaient besoin, dans un tel contexte, que des types comme Pogba ou Giroud remportent la Coupe du Monde. Ils vont klaxonner, hurler, boire comme des trous, jusqu'au petit matin, pour manifester ce bonheur retrouvé, qui tenait à si peu de choses! Une balle en cuir à pousser dans des filets, par la grâce d'une pointure 44 de milliardaires "ensponsorisés". 
Oui, ça c'est le bonheur, le vrai.
Et attention, mauvais français que je suis, que vous êtes peut-être. Réfuter cet axiome, c'est être anti patriotique. Chiant. Râleur. Ne pas se sentir représenté par des freluquets (certes doués) et leur génération décérébrée, c'est être donc un vieux con, qui va contre la modernité, la liesse, l'oubli.

La France n'avait pas forcément besoin de "ça" non, par contre il semblerait qu'elle avait besoin de sa dose, peu importe quoi, opium, cannabis, n'importe quelle substance pour rêver un soir, qu'elle a encore un avenir qui chante, que le soleil reste à son zénith, alors qu'il est pratiquement couché sur l'horizon, et que le crépuscule arrive. 
Mais bon, champions du monde, hein.


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