mercredi 15 août 2018

COPAINS D'AVANT. J'AI DIT D'AVANT

Vous aviez des amis, à l’époque du collège ou du lycée ? Probablement avez-vous déjà été tentés de savoir ce qu'ils sont devenus, et conséquence néfaste mais logique, vous avez essayé d’en retrouver certains. Mais que ou qui sont en 2018 ces individus dont vous n’avez plus aucune nouvelle? Comment retrouver la trace des ces fantômes du passé ? Le site COPAINS D’AVANT se vante de pouvoir vous aider, et le pire c’est que ça marche. Il faut dire que la génération actuelle de trentenaires – quadras, n’a jamais été autant angoissée par la fuite du temps. Difficile de s’assumer en tant qu’adulte dans un monde où chacun tente de rester ado dans l’esprit le plus longtemps possible. Une fois installé dans le train train de la vie quotidienne, du travail, du couple, et des sacrifices qui en découlent, nous éprouvons parfois le besoin de retrouver notre part «sans concession», entière, le jeune rebelle que nous avons été, pour le meilleur, puisque le temps nous a souvent aidé à oublier le pire. On enjolive la réalité d’une fois, on idéalise un passé à grand coup de souvenirs nostalgiques, on s’inscrit donc sur le site copains d’avant. En plus c’est gratos, si on se contente du minimum.

Bien sûr le passé est le passé, et hormis quelques rares exceptions heureuses, les retrouvailles  (la plupart du temps virtuelles, via web) ne durent que le temps de la curiosité, puis une fois la réalité de retour, les souvenirs idéalisés vaincus par cette réalité, on se prend à mastiquer un goût amer, qui nous fait penser que non, notre adolescence n’a pas été aussi géniale comme ça. Le passé est insaisissable, et la nostalgie, c’est juste l’expression de que nous savons ne plus pouvoir avoir, sur le moment ou de manière définitive. La nostalgie c’est l’angoisse de l’absence. La nostalgie du passé, c’est pire encore, puisque l’objet de nos désirs est mort depuis longtemps, et le cadavre surfait de nos souvenirs finit toujours par dégager une odeur nauséabonde si on n’y prend garde. Dans ce monde si impersonnel, où notre identité est trop souvent assimilée à notre numéro de carte bleue et notre personnalité à notre Cv en Times new roman caractère 12, on éprouve donc le besoin de se retrouver, non pas pour partager les souvenirs et les expériences des autres, mais pour le plaisir de s’entendre parler de soi, pour se rassurer quand au fait qu’on est encore en vie, qu’on est encore quelqu’un. Plus que retrouver les autres, c’est se retrouver soi même qui nous motive souvent, dans ces recherches virtuelles, sur Copains d’avant. Sauf pour ceux qui ont passé leur adolescence enfermé le soir dans un placard. Ceux là n’ont pas de bons souvenirs, et n’ont pas besoin d’aller visiter le site en question. On les envierait presque ?

A mes copains d'avant du collège ou lycée, en fait, si on s'est perdu de vue, il doit bien y avoir une raison, non? Alors laissez tomber!

1994, je suis dessus ! 

mardi 14 août 2018

APRES L'EFFONDREMENT, LA POUSSIERE

Quand un viaduc s'effondre sur la ville de Gênes, la poussière n'est pas encore complètement retombée que l'habituel théâtre de marionnettes propose déjà son spectacle glaçant.

On y trouve des politiciens sans vergogne, qui jouent la carte de la récupération, en affirmant que les coupables seront pourchassés et que les fonds publics, plus que jamais, devront aller aux Italiens, au sol Italien, pour garantir la sécurité éternelle de la nation, au détriment de ces réfugiés qui débarquent dans la péninsule, pour y mener une vie de pachas.
On y trouve aussi des foules d'internautes déchaînés, transformés par la grâce des réseaux sociaux, en autant de spécialistes des ponts-et-chaussées ou du génie civil, prêts à échafauder les théories les plus pertinentes sur les causes de la tragédie.
On y trouve cette masse ignorante, qui a désespérément besoin de s'approprier la catastrophe, en rappelant que "oui je connais bien cette autoroute, je la prends presque toutes les semaines, et quand j'y pense à 5 jours près ça pouvait être moi, et d'ailleurs je l'avais dit pas plus tard que l'autre fois, que ça finirait par s'effondrer..."
On y trouve la presse locale, régionale et internationale, qui fait semblant de s'interroger, alors que les infrastructures mêmes de l'appareil d'état italien sont à l'image de tout ce que le pays a bâti récemment, et de l'absence de décence  qui le caractérise  aujourd'hui. Une déroute sans appel, dissimulée misérablement derrière une coupe du monde et quelques spritz. 
Et tandis que parmi les décombres, les sauveteurs n'ont pas encore fini de retirer les corps, de mettre en sûreté les rescapés, déjà un singulier malaise nous frappe. Quelle chance avons-nous de vivre ce merveilleux XXI° siècle. 


samedi 11 août 2018

C COMME "COUP DE FOUDRE"

L'homme n'est pas une bête dénuée de tout sentiment, il rêve lui aussi qu'il rencontre un beau jour la femme tant attendue, sans la connaître. Cela peut se produire un peu n'importe où, n'importe quand, et plus surement sans crier gare, à l'endroit et à l'instant le plus improbable. Dans la file d'attente, le dimanche au matin à la boulangerie, ou à l'arrêt de bus, le jour même de la trentième grève des trains de l'année, par une belle ondée printanière de mai. 
Elle se tient là, perchée sur de hautes jambes interminables et pourtant adorablement galbées par de régulières séances de cardio-gym et de zoumba, après ses heures de travail à l'école élémentaire du quartier, ou par les longues après-midi passées à arpenter les couloirs de la bibliothèque à réorganiser les rayonnages, pris d'assaut par un public avide de culture et friand de littérature austro-hongroise. Ce sont ces fesses-là que l'homme se sent enfin capable de pétrir et de flatter pour le reste de sa vie sexuelle. Il est en cet instant pénétré de cette révélation implicite qui le bouleverse : cette créature délicieuse, cette apparition sublime et inconnue, sera celle en qui il défouraillera allègrement jusqu'à en concevoir une progéniture sanctifiée, perpétuant ainsi la noblesse de sa lignée. C'est dans cette bouche-là, entre ces lèvres tremblantes d'émotion là, quand elles répondent à son sourire, qu'il se soulagera à en perdre la raison. Ou sur cette opulente poitrine là, où en écartant fébrilement la chevelure soyeuse imprégnée de la transpiration nocturne, il déposera dorénavant le tendre baiser du réveil et (les jours de chance) la semence visqueuse de sa queue au garde-à-vous aux aurores. Le coup de foudre, bête et méchant. 
La Femme, et on pourrait presque entendre le bruit sourd de la majuscule qui prend sa place en tête de mot et sacralise cette étrangère, pour qui tout à coup l'homme (minuscule de rigueur, le voici réduit à un simple esclave soumis aux caprices d'une poignée de phéromones) se découvre des sentiments. Car oui, les sentiments ne sont pas l'apanage du genre féminin, la masculinité également n'échappe pas à cette connerie dramatique, qui sert ensuite à justifier les pires turpitudes, les plus infâmes renoncements. Le cliquetis des chaînes, dans ces premiers instants là, est magiquement perçu comme le chant angélique des lendemains heureux. Le coup de foudre, lorsqu'il est métaphorique, est lent et à retardement. L'éclair nous lacère l'âme et l'esprit, mais le tonnerre ne gronde que bien plus tard, à cendres refroidies, et son écho résonne périlleusement et sourdement, des mois ou des années après l'inéluctable promesse, au passage d'un joli cul moulé dans une jupe un peu trop serrée.


Le dessin qui illustre l'article est l'oeuvre du grand Milo Manara

mardi 7 août 2018

SKETCHING THE HEROES (PART TWO)

Sketching the heroes, seconde fournée, des trucs de 2017 et 2018

Jessica Jones, privée sur Netflix


Robin (recreation) en slip de bain vert

Rorschach, de l'univers Watchmen

Frank Castle is The Punisher

Cyborg, le faire-valoir de la Justice League

Thanos (recreation) after Ron Lim

Batman, un classique, encore et encore...