🎬 E noi come stronzi rimanemmo a guardare (de Pierfrancesco Diliberto)
Déroute sentimentale et professionnelle pour Arturo (Fabio de Luigi). Un simple test sur une application de matching et sa compagne le quitte. Un simple algorithme pour améliorer la productivité de son entreprise, et le voici licencié. Dans un futur pas si lointain, ces mêmes algorithmes sont au cœur de toute l'organisation sociale; ils peuvent décider de votre existence, de vos relations, de votre capacité tout simplement à connaître le bonheur ou le désespoir. Pif (Pierfrancesco Diliberto), une sorte de poète/journaliste/réalisateur faussement naïf et lunaire, s'attaque cette fois à l'ultra numérisation et uberisation du monde contemporain. Bref, sa déshumanisation. Du moins c'est ce qu'il semble dans un premier temps, quand le film prend des allures d'avatar italien du cinéma de Ken Loach. Arturo perd une situation enviable puis est recruté en tant que coursier à bicyclette, pour faire des livraisons. Mais nous sommes ici dans un film transalpin et malheureusement, très vite le récit développe une histoire sentimentale aussi plate que convenue. Le protagoniste malgré lui a recours a un hologramme virtuel, une sorte d'amie idéale, pour affronter les moments solitaire de la vie et remonter la pente bien raide. L'application propose une période d'essai et on devine d'emblée qu'au terme de celle-ci la séparation assumera la forme d'un sevrage impossible. Ou d'une romance low cost. Indéniablement on trouve de bonnes idées dans ce long-métrage, mais le rythme particulièrement plat, l'absence quasi totale d'éclat de génie le rend aussi gris et stérile que le système qu'il est censé dénoncer. S'il est juste sur le fond (et d'ailleurs la dernière scène est exemplaire de ce que nous vivons aujourd'hui) la forme incite à la somnolence; la consommation d'un double ristretto avant d'entamer le film est conseillée, pour ne pas piquer de la tête. On préférera, et de loin, certains épisodes de la série Black mirror, plutôt que ce mélo social et technologique, qui sans passer radicalement à côté de son sujet, ne se hisse toutefois jamais à sa hauteur.