vendredi 23 août 2024

BLINK TWICE (de Zoë Kravitz et E.T. Feigenbaum)

Blink twice (de Zoë Kravitz et E.T. Feigenbaum)


Si vous faites partie des gens capables de quitter la salle après trente minutes, parce que le premier quart du film ne vous a pas convaincu, il est fort probable que Blink twice ne soit pas fait pour vous. Toute la première partie ressemble davantage à une émission de téléréalité sur M6 ou W9 qu'à un long métrage qui mérite l'effort qu'on achète un billet. On y découvre de jolies créatures à la cervelle un peu vide, fascinées par le pouvoir économique d'un richissime industriel incarné par Channing Tatum, qui les invite une par une à passer des vacances paradisiaques sur son île privée, en compagnie de ses amis. Les malheureuses ne connaissent personne mais vous comme vous ne l'ignorez point, la perspective de quelques semaines de glamour extrême, de jolies tenues en cadeau et le champagne qui coule à flots, voilà des arguments susceptibles de convaincre même les plus réticentes. Et puis une fois sur place, place au farniente bling bling et au badinage incessant, l'île de la tentation sur grand écran. Mais derrière chaque plan, même le plus léché et anodin, se cache en substance le grain de sable prêt à enrayer la machine. Ce qui ne tarde pas à arriver, enfin, lorsque une des convives disparaît mystérieusement, sans que les autres potiches se rendent compte de son absence. Seule Frida, sa meilleure amie, se souvient d'elle. Le reste de la bande l'a littéralement oubliée. On bascule alors dans quelque chose de très différent, un film qui peu à peu dévoile une cruauté atroce et tout un discours sur le féminisme post-mee too, qui se révèle par moments très inspiré. Venant de ma part, ça peut paraître surprenant, pourtant une scène de "fausse excuses sincères" récitée par Tatum est assez brillante en son genre, et ce n'est pas la seule bonne idée du film, je vous assure. La conclusion lorgne elle carrément sur le "revenge movie" et prouve que la testostérone n'est pas nécessairement l'ingrédient majeur lorsqu'il s'agit de faire un carnage et d'appliquer une sentence bien méritée. Alors oui, on peut reprocher à Blink twice de ne pas être allé totalement au fond des choses et d'avoir choisi quelques raccourcis pour aboutir à l'objectif final, mais il n'empêche, cette dernière heure où tout fout le camp, cette implosion accablante, est une véritable promesse que Zoë Kravitz ne devrait probablement pas tarder à confirmer. En gros, une belle surprise que je vous recommande. Qui a bu boira, qui abuse abusera. 


 

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