🎬 OSS 117 Alerte rouge en Afrique Noire
Un aveu pour commencer, je n'avais jamais vu un seul OSS 117 il y a encore dix jours, et j'ai ingurgité la trilogie en guise de séance de rattrapage tardive. Ma foi, on se prend au jeu assez facilement, avec cet espion pastiche qui incarne à lui seul l'idée caricaturale de la France d'après-guerre, décomplexée et malaisante au possible, passée au crible des standards d'aujourd'hui. Le racisme ou en tous les cas le peu d'ouverture aux autres, c'est le moteur (avec la misogynie) du comique de ces films, qui fonctionne justement car à rebrousse poils d'un présent inclusif et mondialiste, où la censure peut briser des carrières sur la base d'un tweet sous alcool en fin de soirée. OSS intervient sans filtre, et l'espace d'une heure et demie, on peut rire de nos parents et grands parents devant un bon quinoa châtaigne bio de chez Naturalia (je persifle, mais je suis client moi aussi). Ici place à l'Afrique, avec des noirs "qui se ressemblent tous" et une vision ultra colonialiste de la géopolitique, sur fond de menace communiste, qui se prolonge en France avec l'élection imminente de Jean-Luc Mél ... pardon, de François Mitterrand, en 1981. J'ai tout de même filé six euros pour voir un troisième volet réalisé par Nicolas Bedos, pour qui j'ai une estime cinématographique équivalente à ma clémence politique envers Jean-Michel Blanquer, et pourtant, je n'en dirai pas trop de mal. Au contraire, je pense que ressusciter la franchise bien des années plus tard, pour en conserver l'essentiel, en la restructurant autour d'un conflit générationnel bien senti (avec Pierre Niney) et en gratifiant le public de quelques scènes dignes d'une anthologie OSS (celle au lit avec le numéro du charmeur de serpent est tellement absurde que ça en est du génie), c'est tout simplement ce qui pouvait être fait de mieux, dans les circonstances. Parfois lourdingue et prévisible, Dujardin est toutefois plus crédible que jamais, et la mission est remplie, tout comme le cahier des charges est respecté.
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