mercredi 1 mai 2024

BACK TO BLACK : LE BIOPIC SUR AMY WINEHOUSE

 Back to black (de Sam Taylor-Johnson)


Un biopic certes, un destin, absolument pas. C'est à peine si on peut parler de trajectoire. L'histoire d'Amy Winehouse est aussi banale que le film qui lui est consacré est académique. En réalité, l'adjectif qui s'applique le mieux est pathétique. Être hors du commun, avoir une "personnalité" originale, sortir du cadre, ça n'est pas seulement se recouvrir le corps de tatouages ou se balader le nombril et les fesses à l'air dans Camden village, du matin au soir. Alors certes, Amy a une voix incroyable, puissante. Mais un organe ne fait pas la femme (ni même un homme, quoi qu'on en pense). Alors oui, la pauvre est issue d'une famille dont les parents ont divorcé, oui elle a perdu sa grand-mère qu'elle chérissait tant, oui elle a dû gérer les affres d'une rupture amoureuse… mais enfin, ne sommes nous pas en train de parler de la vie d'un peu tout le monde ? Sauf qu'ici, il faut rajouter, pour que le cocktail soit complet, de l'alcool au quotidien et à l'hectolitre, de la drogue, le strass et les paillettes, qui bien évidemment s'accompagnent de leur lot de paparazzi immondes et leurs intrusions dans la vie privée. On a tout de même du mal à comprendre où réside l'inattendu dans cette existence prématurément brisée. C'est navrant, on souhaiterait que cela n'arrive jamais à quelqu'un de 27 ans, mais enfin, quand tu conduis sans casque, sans permis et à toute allure dans les bouchons, l'issue ultime n'est-elle pas d'aller emplafonner un véhicule ? C'est un peu la même chose dans le cas de cette chanteuse à la personnalité fragile, voire transparente. Prête à se raccrocher à toutes les addictions possibles pour avoir le sentiment d'être quelqu'un, de servir à quelque chose. Évidemment, faute de mieux en tête, on finit généralement avec un couillon toxico dont la fréquentation n'augure rien de bon sur le moyen long terme. On ne le répétera jamais assez, mais vous pouvez chanter divinement bien, avoir une petite fortune, ou des abdos en acier voire un fessier tentateur, votre inconséquence fera que vous exploserez en vol, tôt ou tard. Je me rends compte que je me suis bien plus concentré sur le fond du film que sur la forme, mais faute avouée est à moitié pardonnée, d'autant plus qu'il n'y a presque rien à en dire, tant nous sommes dans l'indigence la plus complète, avec juste un numéro d'imitatrice assez réussi de la part de Marisa Abela, pour sauver les meubles. Bref si vous choisissez de rester chez vous devant Netflix plutôt que d'engraisser le Pathé Gaumont d'une bonne quinzaine d'euros, personne n'aura rien à vous reprocher, ce coup-ci.



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