Un p'tit truc en plus (de Artus)
Tout le monde vous le dira, le film d'Artus cartonne. Du reste, ce n'est pas tous les jours que le public applaudit à la fin de la séance un film déjà à l'affiche depuis presque 10 jours : ça m'est arrivé aujourd'hui, même si bien évidemment, ça n'est pas un gage de qualité absolue, vue la médiocrité habituelle des spectateurs du Pathé Gaumont Libération (là où passent les longs-métrages pour la famille, ceux un plus pointus sont réservés à Masséna). Le fait est qu'il est toujours assez jouissif et en même temps touchant de se moquer ou de tourner en dérision les personnes en situation de handicap (vous avez vu, je maîtrise la novlangue). Il y a comme une forme de catharsis à rire, tout en se réjouissant d'être du bon côté du code génétique. Ici le regard se porte sur une communauté assez oeucuménique : on y trouve des "handicaps" pour tous les goûts; de la trisomie à la chaise roulante en passant par les troubles mentaux. Clovis Cornillac et Artus interprètent un père et un fils en cavale, après un hold-up foireux dans une bijouterie. Pour échapper à la police, le duo trouve refuge dans un bus qui emmène une communauté un peu particulière en vacances à la montagne, dans un charmant chalet. Tous les poncifs vont bien sûr y passer. Les pensionnaires sont très difficiles à gérer mais ils attirent la sympathie et leur différence les rend attendrissants. L'éducatrice en chef est bien gaulée et passe la moitié du film en position cambrée. Les liens se nouent et les carapaces se fendent. C'est extrêmement linéaire et attendu, mais comme il y a en effet un certain nombre de dialogues et de situations franchement drôles, on ne voit pas le temps passer et on ne s'étonne guère de voir ce film ultra calibré pour séduire le plus grand nombre obtenir un tel consensus. Sorte de "intouchables" à la puissance dix, fable gentillette sur le handicap qui peut s'avérer être une faculté cachée supplémentaire, Un p'tit truc en plus confirme que le public aime toujours être brossé dans le sens du poil, et qu'à l'instar des plats sucrés salés qu'il commande au restaurant, il ne dédaigne pas une bonne tranche de rigolade et quelques larmes au coin de l'œil. Il y a un savoir-faire indéniable là-dedans, à défaut d'y trouver de l'originalité.
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