dimanche 6 octobre 2024

MONSIEUR AZNAVOUR (De Mehdi Idir)

 Monsieur Aznavour (de Mehdi Idir)


Clap de fin pour le festival Cinéroman à Nice avec un divertissement populaire très attendu ici : le biopic consacré à l'une des figures les plus importantes de la chanson française de la seconde partie du 20e siècle, Charles Aznavour. Un enthousiasme porté par la communauté arménienne présente en masse pour l'avant-première du samedi soir. Pas si simple de transposer à l'écran la vie d'Aznavour; après tout, l'artiste est loin d'avoir commis autant de frasques que nombre de ses collègues. Pas d'overdoses ou de destruction systématique de chambres d'hôtel, juste la vie somme toute presque banale d’un compositeur et interprète convaincu qu'il pouvait réussir envers et contre tout (et tous), capable de défier les pires critiques aux relents racistes, d'imposer un physique et une voix qui semblaient le vouer à l'échec, tout en n'oubliant pas de faire fructifier son propre compte en banque. Aznavour aimait l'argent, ou en tous les cas il aimait le sentiment de sécurité que celui-ci pouvait lui apporter, à lui et à sa famille. D'autant plus que sa jeunesse a été scandé par les privations, la Seconde Guerre mondiale, le quotidien des immigrés en marge d'une France qui avance, pour qui chaque pas à accomplir était nécessairement plus éprouvant que pour tant d'autres personnes dans la population. Une revanche économique et sociale qui impose de faire des choix au détriment des affects, d'où l'idée d'atteindre un jour le sommet sans avoir réellement profité de l’ascension, ou en tous les cas en ayant trop souvent dû se contenter d'être présent sans vraiment l'être. Finalement, le film tient la route et même s'il peut sembler d'une banalité évidente sur bien des points, il a le mérite de conserver un rythme agréable, de proposer des acteurs tous très convaincants (dont un Tahar Rahim qui réinterprète Aznavour, sans pour autant l’imiter servilement). Ce n'est pas à priori le genre de long-métrage pour lequel je suis disposé à me briser les phalanges à force d'applaudir à tout rompre, mais il faut reconnaître que ce fut une séance plutôt plaisante, en présence de l'équipe du film.




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