Le Docteur Marcel Petiot, né le 17 janvier 1897 à Auxerre, était un médecin français, devenu tristement célèbre pour ses crimes pendant la Seconde Guerre mondiale. Au menu avec Petiot, un mélange de trahison, d'hubris incontrôlée, de délires et de meurtres en série, sans négliger une dose d'humour macabre telle que seule l'ironie du destin peut en apporter.
Petiot a connu une carrière médicale en dents de scie, avec des accusations antérieures de fraude et d'abus de confiance. Le type était probablement brillant, charmeur, mais cleptomane, machiavélique et enclin à chuter avant d'atteindre son objectif. Plusieurs personnes ayant croisé son chemin, dont une bonne/secrétaire/amante, disparurent mystérieusement, préfigurant ce qui allait devenir un des procès du siècle en France. Ce sont cependant ses activités pendant l'Occupation allemande qui l'ont catapulté dans la glorieuse infamie des serial killer bien de chez nous. Pendant cette période sombre de l'histoire française, Petiot a exploité les peurs et l'incertitude qui régnaient en offrant de prétendus services d'évasion vers l'Amérique du Sud pour ceux qui craignaient les persécutions nazies. Les juifs fortunés désireux d'échapper aux rafles allemandes devinrent son fond de commerce. 50 000 francs par personne, les bijoux cachés dans des poches cousues dans les vêtements, rangés dans des valises, avant la "disparition" du candidat à l'exil.
Car le docteur Petiot avait une définition plutôt unique du mot "évasion". Au lieu de fournir un passage sûr vers une nouvelle vie en Argentine, Petiot attirait ses victimes dans son propre piège mortel. Il les persuadait de remettre toutes leurs possessions, affirmant qu'il les "désinfecterait" pour éviter les soupçons des autorités. Au lieu de cela, une fois à l'intérieur de son domicile, les victimes étaient tuées par injection de cyanure, qu'il présentait comme étant un vaccin nécessaire pour entrer sur le territoire américain. Les meurtres de Petiot ont finalement attiré l'attention des autorités en 1944, lorsque des voisins se sont plaints de l'odeur insupportable de la fumée émanant de sa cheminée. Lorsque la police est intervenue, elle a découvert un véritable charnier, avec des restes humains carbonisés et des effets personnels éparpillés. En tout, Petiot sera accusé formellement d'avoir éliminé 27 personnes.
Le procès qui a suivi a été un spectacle choquant, avec Petiot se présentant comme un patriote français, prétendant avoir tué des "collabos" et des ennemis de l'état, pour lutter contre les nazis. Le tout Paris a assisté médusé au spectacle judiciaire durant trois semaines. Selon les journalistes présents "si le verdict avait reposé sur un vote parmi l'assistance, Petiot aurait pu s'en sortir", ce qui en dit long sur la capacité de l'individu de séduire les foules, de dénigrer l'accusation, de railler le tribunal. Un show. Toutefois, les preuves contre lui étaient trop accablantes, et les témoignages des survivants ont révélé la vérité derrière son sinistre stratagème. Le 4 avril 1946, Petiot est condamné à la peine de mort par la guillotine. Le 25 mai 1946, il affronte la sentence sans faillir, presque sourire aux lèvres. La fascination du tueur en série, de celui qu'on surnomma aussi "Docteur Satan" prend fin, sans pour autant qu'on puisse déterminer ce qu'est devenu le riche butin accumulé (on parle de trente millions de nos euros actuels) qui semble avoir bel et bien disparu, à jamais.
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