La petite vadrouille (de Bruno Podalydès)
Le titre n'est pas trompeur. Petite, car il n'y a pas véritablement d'ambition cinématographique particulière dans le dernier film de Bruno Podalydès. Vadrouille, car cette balade amène en péniche n'a rien d'une aventure au rythme frénétique. Il s'agit juste de l'imagination débridée d'un groupe d'amis un peu à la ramasse, qui tentent de récupérer quelques milliers d'euros aux dépens d'un riche industriel, qui souhaite lui absolument passer un weekend insolite et romantique en compagnie de celle qu'il voudrait séduire et amener dans son lit. Le problème est que l'heureuse élue n'est autre que Sandrine Kiberlain, une de ses collaboratrices, qui ignore totalement que la demande de mettre au point ce projet fantasque la concerne au premier chef. Elle le découvre au moment d'embarquer et elle qui est au centre de toute cette arnaque en goguette va donc devoir donner le change, échapper aux avances empressées du patron, sous les yeux de son mari qui ne goûte guère l'expérience. Bref, tel est pris qui croyait prendre. C'est une espèce de vaudeville fluvial où les armoires sont remplacées par des écluses, où aux portes qui claquent se substituent des déjeuners sur l'herbe et des animations bucoliques. Soyons honnête, il manque tout de même quelque chose à ce film, à savoir le rythme, un vrai esprit irrésistible, un grand courant d'air salutaire (le comble alors qu'on traverse la pleine campagne). Nous sommes en permanence dans une sorte de cabotinage basique, avec un Daniel Auteuil totalement suranné. Le dernier quart d'heure est même assez malaisant, tant il semble sortir droit d'une autre décennie, d'un autre siècle. Du cinéma de (grand) papa, qu'on déconseillera à ceux qui ont vite les paupières lourdes.
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