La guerre, en substance, ce sont toujours ceux qui ne la font pas (vraiment) qui en parlent le plus. Ou, pour être exact, plus vous êtes éloigné du front, plus vous êtes susceptible d’être animé par un élan belliciste que rien ne semble devoir réprimer. Les soldats en première ligne, eux, ne sont que de la chair à canon : de jeunes hommes enrôlés dans un conflit qui les dépasse, face à un ennemi désigné, lequel, la plupart du temps, se trouve dans la même situation. Destruction mutuelle à la fleur de l’âge, pour complaire à la folie de dirigeants qui s’affairent comme des poulets sans tête autour de cartes d’état-major, à imaginer le scénario du pire : assauts insensés, percées mortifères… Voilà le véritable visage de la guerre. Voilà son leitmotiv, inchangé depuis des décennies. Des siècles.
Et il conviendrait de le rappeler à certains sinistres individus, comme notre Empereur Macron Ier, qui ne rêve que d’entrer dans les manuels d’histoire en tant que grand artisan de la paix — après avoir triomphé dans une nouvelle boucherie insensée, dont il doit probablement rêver la nuit. Alors, à lui, et à sa cohorte — est-elle encore vraiment si nombreuse ? — d’admirateurs, nous recommandons la lecture de ce livre de François Cochet : La Grande Guerre. Un petit pavé, certes, mais d’une richesse remarquable, qui retrace avec précision le déroulement du conflit de 1914-1918. Cochet y interroge aussi bien les origines de ce déchaînement de violence que la chronologie des faits, les « hyper batailles », et les effets de la guerre sur les populations, dans toute leur diversité sociale. C’est une mine d’informations, parfois un peu aride pour qui n’est pas sensible au sujet, mais ô combien passionnante et éclairante pour quiconque souhaite approfondir un tant soit peu. C’est aussi, surtout, le récit de la première guerre post-révolution industrielle, celle où les morts se comptent par dizaines de milliers, où les armes ont progressé de manière spectaculaire, au point de rendre possible — et même désirable, pour certains — une destruction massive et aveugle. Guerre de tranchées, guerre de position, guerre mondiale, avec des points chauds et des champs de bataille aux quatre coins du globe, où la jeunesse internationale est sacrifiée sur l’autel de la folie humaine. C’est glaçant. C’est bien écrit. C’est terriblement d’actualité. Et peut-être que ce genre d’ouvrage pourrait aussi contribuer à empêcher de futurs carnages, si les peuples du monde entier prenaient conscience que la soif de sang de leurs dirigeants peut être jugulée de la manière la plus simple qui soit : en leur bottant les fesses, et en les invitant à disparaître du débat public une bonne fois pour toutes. Dehors, les fanatiques, du balai les généraux d'opérette. La Première Guerre mondiale, c’est en réalité ce moment de l’Histoire où il n’y a dorénavant plus vraiment de vainqueur ni de vaincu, mais où chacun a forcément quelque chose à perdre : son humanité, son avenir. Pour rien, pour si peu.
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