L'urbanisation (la ville) conquiert l'espace comme une inexorable métastase. Mais il est encore possible de trouver un peu de tissu sain, quand on a envie de prendre les chemins de traverse. D'autant plus qu'en période de confinement, il convient d'être ingénieux pour échapper aux griffes du béton. Ce vendredi je suis parti du boulevard Paul Arène (d'une laideur anonyme exemplaire) pour emprunter une sorte de sentier par paliers, presque tout en escaliers, un raccourci à la pente affirmée, qui permet de rejoindre la route de Saint-Pierre de Féric en coupant à travers la colline. Il suffit de s'élever durant dix minutes pour se retrouver avec devant soi un panorama splendide, et l'omniprésence du silence. Sans compter les innombrables oliviers le long du chemin, et les odeurs de terre, du feuillage, les senteurs naturelles qui ont disparu de nos cités. Ce raccourci (ainsi se nomme t-il officiellement) n'est pas recensé sur les cartes de Google, ce qui veut dire que seuls les habitants du quartier, ou le promeneur qui a choisi de s'égarer, le connaissent et l'empruntent. Comme toujours, la beauté et l'apaisement sont là où on ne vous demandent jamais de tourner la tête, et vous les débusquez par hasard, en mettant les pieds où vous n'êtes pas censés les mettre. Avec un peu d'initiative et d'envie de faire autrement, on obtient toujours les meilleurs résultats, dans tous les domaines.
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