vendredi 6 décembre 2024

LA GRANDE CRISE DES INSTITUTIONS : QUAND PERDRE C'EST ENCORE GAGNER

 La crise gouvernementale et politique que nous traversons ne date pas de cette semaine, loin de là. Nous restons englués dans une phase de délitement qui découle directement de l’invraisemblable erreur – ou errance – de notre Présidentissime éclairé, voire illuminé. Une erreur qui, non seulement, a piétiné la confiance des citoyens, mais a aussi exacerbé les fractures institutionnelles et démocratiques de notre pays. Les faits sont là : les deux partis qui ont subi une véritable hémorragie en termes de sièges à l’Assemblée nationale ces derniers mois sont paradoxalement ceux qui s’accrochent au pouvoir. Ils tentent de le conserver et de l’exercer, tout en marginalisant les courants politiques ayant obtenu un soutien populaire clair et incontestable. Ce déni de légitimité, orchestré par des manœuvres cyniques, dessine les contours d’une démocratie vidée de son sens. La France Insoumise, quoi que l'on puisse en penser, est ainsi jugée antirépublicaine par le despote, qui s'arroge la distribution des bons et mauvais points, au mépris de l'évidence et des règles démocratiques. C'est lui qui adoube, c'est lui qui conchie, c'est LUI et LUI seul, que les autres s'écartent donc !


Qu’est-ce qu’une démocratie, en effet, si la volonté exprimée dans les urnes est systématiquement balayée par des tractations opaques, des alliances contre nature et des magouilles politiciennes ? Les électeurs, ayant espéré un changement ou une alternance, assistent impuissants à un spectacle où le pouvoir reste concentré entre les mêmes mains. Les mains de ceux qui sont tombés en disgrâce mais regardent ailleurs, fixent leur nombril, privatisent la chose publique. Une démocratie où les principes fondamentaux sont trahis par ceux-là mêmes qui prétendent les incarner, en somme. Il ne s’agit pas ici de prendre parti pour un camp ou pour un autre. La vraie question est bien plus profonde : où est passée notre voix ? Où est l’écho de la souveraineté populaire ? Aujourd’hui, tout semble organisé pour discréditer la vie parlementaire en France, pour transformer nos institutions en coquilles vides, déconnectées des aspirations citoyennes. Cette tendance suicidaire scie la branche sur laquelle repose notre représentation nationale. Ces bûcherons prétentieux et malavisés abattent l'arbre qui leur tombe alors sur la tête. Jour après jour, ils persistent, sûrs d’eux, refusent d’admettre la réalité. "Je perdrai lorsque je dirai que j'ai perdu." Voilà leur credo. Ces enfants gâtés pourris du pouvoir continuent de jouer avec des allumettes et un grattoir, et ils entraînent tout un pays dans le gouffre, dans une spirale d’instabilité et de désillusion, tout en promettant une pluie de soufre et de crapauds, l'apocalypse, à ceux qui auraient l'audace de questionner leurs visées et d'agiter le spectre de la sanction. Par chance, Barnier peut désormais envisager une retraite paisible et dorée, aux frais d'un état qu'il a toujours su servir tout en se servant, partout où c'était possible. Alors le pire n’est plus seulement à craindre. Il semble inéluctable. À moins qu’un sursaut, porté par une exigence de clarté, de responsabilité et de renouveau, ne vienne rompre cette funeste inertie. Autant espérer une démission de notre Souverain omniscient. Qui l'a bien dit : nous sommes tous des incapables, des inconscients. Lui seul sait, et il en sait tellement long que nous ne parvenons pas à appréhender sa science universelle. Ah ces gueux de citoyens, et ça protesterait, par dessus le marché !





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