Le peuple élu n’existe pas.
Aucune puissance supra terrienne ou divine n’a choisi une population, une ethnie ou une caste pour la représenter, encore moins pour dominer les autres. Enfin, si, vous trouverez des textes qui affirment le contraire. Mais vous y trouverez aussi des super-héros qui écartent la mer d'un revers de manche. Essayez pour voir. Bref, ne croyez pas tout ce qu'on peut lire. D’abord, parce que ce genre de puissance n’existe tout simplement pas. La religion, dans sa forme codifiée par les textes sacrés des monothéismes, n’a jamais été qu’un instrument de pouvoir, un catéchisme forgé par les dominants pour mieux soumettre les dominés. Une mécanique bien huilée, reposant sur des fables érigées en vérités, des absurdités métaphysiques si grotesques qu’un enfant à peine éveillé au monde en flairerait l’incohérence. Elle impose la peur comme gardienne de la morale, brandit l’interdit comme un bâton, désigne des ennemis à haïr pour cimenter l’unité du troupeau. L’ignorance est son carburant, la soumission sa finalité. En cela, elle ressemble à l'ancêtre du néocapitalisme. Les deux vont très bien ensemble, assez paradoxalement. Ensuite, parce que parler de peuple "élu", c’est légitimer l’oppression et le massacre des autres. Ceux qui ne sont pas choisis deviennent, par définition, des rejetés, des laissés-pour-compte de l’histoire, des êtres de seconde zone, sans la moindre dignité. Une telle idée ne repose sur rien d’autre que l’orgueil délirant de ceux qui s’en revendiquent. Car croire que l’on appartient au seul groupe béni par une entité supérieure, c’est s’arroger une place au sommet de la pyramide humaine, c’est affirmer que l’on détient la vérité absolue, sans jamais questionner le fondement même de cette croyance. Quelle arrogance, quel vertige d’égocentrisme faut-il pour être convaincu d’avoir raison contre le reste du monde ! Une pensée qui conduit à envisager de transformer un territoire étranger en nouvelle destination touristique pour happy few. Encore une fois, le néocapitalisme et le dogmatisme religieux font bon ménage. Non, les juifs ne sont pas le peuple élu, pas plus que les chrétiens ou les musulmans ne sont détenteurs d’un quelconque privilège spirituel. Chacun croit marcher sur la seule route menant à la vérité, mais toutes ces routes ne sont que des boucles qui se mordent la queue, tracées par des hommes qui, depuis des siècles, exploitent la soif de sens de leurs semblables. La seule vraie différence se joue à l’échelle individuelle, en chaque "croyant". Non pas dans son cœur, mais dans son intelligence. Les prophètes et les saints ne vivent aujourd'hui que parce qu’on leur accorde du crédit, se nourrissent de l’obscurantisme, prospèrent sur la crédulité. Ils vous dévorent. Et tuer en leur nom ne vous fera jamais rien d’autre qu’un meurtrier, qui ira croupir dans les geôles de la nation, si vous avez de surcroit la lâcheté de ne pas en finir par vous-même. Ce n’est pas la confession religieuse des hommes que je méprise, c’est leur bassesse, leur servilité, leur cruauté aveugle. Leur utilisation des textes sacrés comme un simple menu Burger King, d'où piocher, sélectionner et décliner ce qui convient le mieux ou le moins, pour faire advenir le pire. L'homme qui dans son infinie sottise prétend donner vie à un Dieu à son image.
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